Pour les ménages vivant en habitats dégradés, voire insalubres, les travaux visent généralement l’amélioration du confort, sans nécessairement s’inscrire dans une démarche de rénovation énergétique globale. En effet, des travaux trop importants peuvent effrayer ou ne pas convenir à certaines personnes.
En fonction du degré d’autonomie du ménage et de son budget, le montage technique et financier du projet peut demander un accompagnement renforcé, incluant des objectifs sociaux en complément des objectifs de travaux. Ces dispositifs d’accompagnement renforcé ne sont pas toujours effectifs sur le territoire. La collaboration du maître d’ouvrage, d’un tiers de confiance, d’un opérateur habitat et éventuellement d’un travailleur social peut permettre de débloquer une situation.
Dans ce cas, l’auto-réhabilitation accompagnée permet :
Ce schéma présente les acteurs et les démarches pouvant permettre de réaliser un projet de rénovation visant à sortir de l’indécence. A toutes les étapes du projet, un accompagnement du ménage est généralement nécessaire, par un tiers de confiance, un conseiller habitat et/ou un travailleur social, ainsi qu’une structure spécialisée en auto-réhabilitation accompagnée.
Madame FRANÇOIS vit seule dans une petite maison de 80 m² dont elle a héritée. Au début de sa retraite, elle a peu de revenus mais possède quelques économies qu’elle souhaite investir dans sa maison, qu’elle occupe depuis déjà 10 ans.
Le bâti est en mauvais état, à la limite de l’indécence : murs en pierres brutes, signes d’humidité sur le pignon ouest, fenêtres en simple vitrage, chauffage au gaz … Pourtant, madame FRANÇOIS ne souhaite pas faire de rénovation globale. Ce côté rustique lui plaît, c’est ce qui fait le charme de sa maison. Elle ne se verrait pas changer ses belles fenêtres en bois cintrées par exemple, et ne peut pas s’offrir les mêmes en double vitrage. Si ces conditions lui correspondent, elle aimerait pouvoir accueillir sa famille, qui se plaint du froid, dans des conditions plus confortables.
Elle a entendu parler de l’association Enerterre, qui peut l’aider à organiser un chantier participatif. Lors de son entretien, les professionnels l’encouragent à faire davantage de travaux, mais ce n’est pas son projet, elle n’irait pas au bout d’une rénovation globale.
Des travaux préalables au chantier participatif doivent être réalisés : un artisan viendra réaliser le bardage du pignon ouest pour limiter les problèmes d’humidité sur ce mur, tandis qu’Enerterre l’accompagnera pour réaliser des correcteurs thermiques sur ses murs, un corps d’enduit et des enduits de finition. Sur les murs de refend, un rejointoiement est réalisé tout en conservant l’aspect brut des parois.
En contractualisant une convention d’ARA partagée avec madame FRANÇOIS, l’association se chargera d’approvisionner le chantier en matériaux, de trouver des bénévoles, de mettre à disposition des outils, de s’assurer des conditions de sécurité sur le chantier en proposant une couverture assurantielle et la présence d’un animateur de chantier. De son côté, madame FRANÇOIS participe activement au chantier et accueille les bénévoles en offrant convivialité, café et repas aux bénévoles venus l’aider.
En 3 sessions programmées sur 7 jours, son rez-de-chaussée (salon et cuisine) est métamorphosé avec une équipe de 6 bénévoles par jour. Un poêle à bois est installé par la suite dans le salon par une entreprise.